Larmes de rasoir

C'est la mort dans l'âme que je découvre la nouvelle campagne VEET. Je ne sais pas trop si je dois être furieuse ou juste affligée... Je ne trouve pas les mots. Comment est-ce possible ?

Monsieur-dame qui est à l'origine de tout ça, s'il te plait : dis-moi qu'on t'a forcé, une carabine pointée sur le crâne, à en arriver là. Ou pire, qu'on détenait ta fille de 5 ans en otage et qu'on menaçait de lui raser les joues pour que ça repousse en barbe. S'il te plait. ça me ferait moins mal. Ou à la limite tout est parti d'un blackout cérébral sévère ? ...S'il te plait ? 

Parce que là, j'ai mal à ma condition féminine.

En 2009, on avait déjà eu le droit à la Garden Party chez Wilkinson, un poil ras les pâquerettes, mais là franchement... !

Peut-être que je ne comprends pas parce que justement ça ne m'est pas destiné, que je suis "hors cible" (et j'ai envie de rajouter "merci !"). Mais vu le niveau, ce sont carrément les 15 ans et + qui sont hors cible itou. Ce qui m'amène à cette question : en quoi est-ce une bonne nouvelle d'inciter des filles de 12-14 ans à se raser le pubis...?

On pourra me répondre que c'est un fait scientifique, les enfants grandissent plus vite, et donc sont pubères plus tôt. Que c'est dans l'air du temps également : mercantilisme, consommation à outrance --> on ne récolte finalement que ce que l'on a semé. Mais est-ce que ça vaut pour autant la peine d'exploiter le filon à ce point ? Est-ce que ça justifie ce genre de campagne ? 

Si on suit cette logique, vendre des strings Hello Kitty à des fillettes de 8 ans c'est pas si amorale que ça puisqu'elles sont disposées à les acheter ? (Ou tanner leurs mères à le faire pour elles ?) 

Déjà les poupées Bratz à leur sortie étaient pour moi (en plus d'une erreur flagrante de mauvais goût) un mystère. Mais là, je suis presque inquiète. Monsieur-dame n'as-tu donc pas de conscience, n'as-tu donc pas d'âme ?! 

Et si, finalement, c'est juste encore une histoire de buzz, en quoi est-ce bénéfique pour la marque de nous faire croire qu'elle fait semblant de prendre les gens pour des buses mais qu'en vrai c'est complètement second degré ? (Personnellement je dirais qu'ici on atteint un tel niveau dans les degrés que ça passe comme de l'alcool de patate de paysan russe distillé dans sa cave : mal).

En quoi est-ce rendre service aux femmes que de les faire passer/les prendre pour des grosses cruches ? (sinon le mot "pétasses" convient aussi) Et de plus en plus tôt en plus ?

Vraiment, je m'interroge. Et je ne suis pas la seule.